Janvier en Zélande. Le spectacle extraordinaire de milliers de bernaches... Mais il fait glacial et le vent de tempête pousse de gros nuages gorgés de pluie. C’est le moment d’avoir le survêtement adéquat !
En tant que « couche extérieure », le survêtement est l’interface entre notre chère personne et son environnement. On lui demandera de jouer quatre rôles distincts : nous isoler du froid, nous isoler de la pluie et autres précipitations, nous protéger des écorchures et nous permettre une circulation discrète dans la nature. Un sacré boulot !
Notre corps est programmé pour fonctionner à une température de 37° environ, autant dire qu’il faudra très souvent lutter contre le froid extérieur. Deux caractéristiques ont un impact marquant sur l’effet de froid : la température et le vent.
Pour se protéger contre les températures basses, il faut interposer entre la peau et l’extérieur une couche qui ralentit le transfert des calories. L’air étant un bon isolant thermique, une couche qui « piège » un gros volume d’air dans sa structure sera efficace. Le pull en laine (naturelle ou non), le duvet (idem), ou la veste « polaire » remplissent bien ce rôle.
Attention : les duvets style « Millet »* sont trop fragiles/voyants/bruyants pour la randonnée naturaliste. Optez pour le pull-over ou la veste polaire. Certaines marques de survêtements offrent une doublure « polaire » amovible. (C’est bien, mais l’enlever ou la rattacher est généralement laborieux ...)
Le vent accroît énormément l’effet de froid (le fameux « chill factor »: 0°C avec du vent peut être aussi éprouvant que -15°C sans vent). Il faudra donc une couche qui arrête le vent. Les cuirs sont très bons dans le domaine, mais pas utilisables dans notre cas. Les textiles à tissage serré donnent de bons résultats.
Si beaucoup de survêtements protègent d’une légère averse, seuls quelques-uns garderont vos os au sec quand s’ouvrent en grand les vannes célestes. Les classiques anoraks et parkas ne suffisent pas.
Les cirés sont très efficaces, mais ils sont lourds, raides et peu confortables. De plus, on est trempé par sa propre transpiration. Les vêtements « huilés » ou « graissés », spécialité britannique, présentent les mêmes caractéristiques.
Les imperméables légers, style K-Way*, conviennent s’ils possèdent une doublure en PVC souple. (Seule, la fine pellicule en nylon ne résiste pas à un pluie battante). Mais alors, comme avec un ciré, vous barboterez dans votre transpiration.
Les capes-ponchos nylon/PVC offrent déjà une meilleure solution. Amples, ils pourront protéger également votre sac-à-dos et permettront une meilleure dissipation de la transpiration. Mais ils ont une fâcheuse tendance à s’accrocher partout quand on traverse une végétation « agressive », à se déchirer facilement et à se transformer en drapeau lorsque le vent souffle. Certains modèles sont renforcés par une grille de polyester contre les déchirures.
Le « must », c’est le survêtement avec Gore-Tex*. La fine pellicule Gore-Tex (il existe d’autres marques ayant le même effet), placée entre doublure et tissu extérieur, empêche toute entrée d’eau sous forme liquide, tout en laissant passer la vapeur d’eau, c’est-à-dire la transpiration. Cela permet d’obtenir des survêtements légers, confortables et parfaitement imperméables. Génial !
Cependant, le système a ses limites : le Gore-Tex est fragile. Il se déchire aux épaules à cause des bretelles du sac et résiste mal au lessivage agressif.
En randonnée, on aura souvent l’occasion de se « frotter » à des roches aiguës, des branches épineuses, etc... Il est essentiel que votre survêtement résiste et vous protège comme une vraie cuirasse.
Les légers imperméables en PVC et beaucoup de duvets et anoraks sont trop fragiles pour notre usage.
Veillez donc que votre survêtement présente une « écorce » résistante, sous forme de toile polyester bien épaisse, par exemple.
Régulièrement, nos groupes de voyageurs accueillent une jolie « fraise » ou un charmant « canari » qui se détache de la grisaille ambiante. Nous avons fait l’expérience en montagne : un promeneur vêtu de couleurs claires et/ou vives se repère de 10 fois plus loin que son voisin, habillé de teintes sombres...
La règle de base pour circuler dans la nature en espérant observer la faune est de passer aussi inaperçu que possible. Le survêtement doit donc impérativement être de couleur sombre : brun, gris, kaki, bleu marine, vert foncé... tout cela convient. La remarque vaut d’ailleurs également pour les pantalons (attention aux jeans délavés qui clignotent comme des néons !). Si l’on souhaite faire de l’observation rapprochée de mammifères, il faudra aussi se préoccuper que le survêtement soit silencieux. Certains textiles ont tendance à « siffler » lorsque les manches frottent sur le corps, par exemple. Il est facile de tester cet aspect des choses lors de l’achat.
En montagne, par exemple, le temps change rapidement. Pour éviter les « trop froid-trop chaud » perpétuels, le mieux est d’adopter une formule multi-couches. On pourra ainsi toujours utiliser les couches juste nécessaires au confort. Par exemple : un maillot de corps, un pull-over et un survêtement Gore-Tex*.
Attention, toutefois : pour profiter pleinement de la « transpirabilité » de la membrane Gore-Tex, il faut éviter que sous-vêtements ne soient des « buvards » à transpiration. Adieu le doux coton ... Le « synthétique » est ici roi, mais beaucoup de mélanges de fibres modernes (2/3 polyester et 1/3 coton, par exemple) offrent des compromis intéressants.
Il existe de nombreux « accessoires » au survêtement qui ne sont pas si accessoires que cela. On imagine mal se passer d’un capuchon. Si il est repliable dans le col, ce sera encore mieux.
Les fabricants vantent souvent le grand nombre de poches de leurs modèles. Une poche porte-feuilles, deux poches à la taille et deux poches « kangourou » pour se réchauffer les mains me semblent une excellente combinaison. Toutes les poches seront protégées contre la pluie et la perte d’objets (pressions, rabat, fermeture-éclair). Evitez quand même de vous balader avec 10 poches boursouflées et cliquetantes !
De bons systèmes de serrage du col, du poignet et du capuchon sont aussi très importants.
Les pantalons imperméables sont bienvenus quand c’est le déluge, ou si on traverse une végétation haute et détrempée. Le style K-Way*, léger et peu encombrant, se justifie ici, même si ses défauts persistent. A nouveau, le pantalon en Gore-Tex est idéal ... sauf pour le budget !
Bonnets, casquettes à oreillettes rabattables : très bien contre le froid. Ils doivent pouvoir se glisser sous le capuchon, si il pleut . Le plus efficace, c’est la cagoule « passe-montagne » qui, en supplément, rend l’écharpe inutile.
Les gants : 3 rôles à eux seuls ! Protection contre le froid et la pluie, tout en vous conservant une certaine dextérité pour feuilleter le guide d’identification, prendre une photo ou écrire des notes.
Je ne connais aucun système-miracle, surtout en ce qui concerne la dextérité. Pour le reste, de bons gants fourrés avec pellicule Gore-Tex (encore...) sont ce qu’il y a de mieux.
Option économique : plusieurs paires de gants en laine acrylique, légers, chauds et bon marché. Quand ils sont mouillés, vous changez de paire. Si il fait très froid, vous en enfilez deux.
* Nous citons ces marques commerciales connues à titre exemplatif. Cela ne signifie pas que nous les recommandions particulièrement.