Grâce à son haut facteur de rapprochement, la longue-vue est idéale pour l’observation des animaux éloignés et qui bougent peu : des canards au milieu d’un plan d’eau, des échassiers dans une vasière…
Mais, lourde et encombrante avec son trépied, elle devient vite un fardeau lors des longues promenades, en particulier sur des terrains accidentés.Lente à manœuvrer et ne couvrant qu’un champ d’observation étroit, elle n’est pas adaptée à l’observation de passereaux sautant de branche en branche ou d’un faucon filant dans le ciel.
Le proverbe chinois de circonstance pourrait être : "mieux vaut bien voir l’oiseau dans ses jumelles que de le chercher en vain à la longue-vue". En d’autres termes, la longue-vue est un complément idéal, mais en aucun cas un substitut aux jumelles, qui restent l’instrument roi de l’ornithologue de terrain.
Comme une paire de jumelles, une longue-vue se caractérise par 2 chiffres : le grossissement (ex : 30x) et le diamètre (ex : 60mm). Alors que les grossissements habituels des jumelles d’ornithologie sont de 8 ou 10 fois, ceux des longues-vues sont généralement compris entre 20 et 60 fois. Plus élevé est le grossissement, mieux on peut « rapprocher » visuellement un animal lointain, mais cela se paye hélas par un rétrécissement important du champ de vision et une perte de luminosité.
Beaucoup de longues-vues peuvent donc être munies d’un zoom, permettant par exemple de grossir progressivement de 20 à 60 fois. On peut ainsi chercher son sujet au plus faible grossissement en profitant d’un champ de vision supérieur, puis « zoomer » pour en voir les détails. Autrefois, les zooms présentaient des qualités optiques inférieures aux objectifs à focale fixe, mais il en existe aujourd’hui d’excellents. Cependant, le zoom n’est d’aucune manière une nécessité, et un objectif « grand angle » grossissant 30 ou 40 fois et offrant un plus large angle de vision qu’un zoom, est une excellente alternative.
Plus le diamètre de la lentille frontale de la longue-vue est grand, plus celle-ci captera de lumière, et plus l’image obtenue sera lumineuse. Ainsi, une « 80mm » capte près de 2 fois plus de lumière qu’une « 60mm » (rapport des surfaces : 201 cm² pour 113 cm²). Mais, conséquence logique, les grands diamètres rendent les longues-vues d’autant plus lourdes en encombrantes…
Pratiquement, on distingue deux « familles ».
Il existe aussi des « naines » (50mm) ou des « géantes » (100mm) dont l’usage est très limité.
Les marques « haut de gamme », telles Leica, Swarovski ou Zeiss proposent leurs longues-vues en version « traitée » ou « non traitée ». Il s’agit d’un revêtement spécial des lentilles qui accroît encore les performances optiques des instruments. Les résultats sont fabuleux, mais, comme toujours l’excellence se paie, et se paie cher … La question se résume donc ainsi : êtes-vous prêt à casser votre tirelire pour avoir le dernier carat , ou vous satisfaites-vous des prestations « de base », déjà excellentes ? A chacun sa réponse.
Première question à se poser au moment de choisir : vais-je utiliser ma longue-vue lors de longues excursions ? Si oui, et à moins d’être très costaud, il peut être sage d’opter pour un modèle 60mm, nettement plus compact et léger. Si vous vous limitez à sortir l’instrument du coffre de la voiture et à faire quelques 100 aines de mètres jusqu’au bord de l’étang, une 80 mm sera parfaite.
Avant de fixer son choix, il sera judicieux d’être aussi attentif aux points suivants :
Le trépied est le complément indispensable de la longue-vue : pas question de manier ces engins à main libre ! Comme il participe évidemment beaucoup à l’encombrement et au poids de l’ensemble, et qu’il n’est souvent considéré que comme un « accessoire », on peut être tenté d’opter pour un modèle économique, ou le plus léger possible… Grave erreur !
La performance du pied déterminera en bonne partie la qualité d’observation. A quoi bon investir dans une optique de haut de gamme si son support tremble au moindre souffle de vent ou se manipule difficilement ? Principes de base : plus la longue-vue est pesante, plus le pied doit être stable … et plus celui-ci est stable, plus il est lourd (aïe !).
Les critères de choix seront les suivants :
En général, c'est la marque italienne Manfrotto qui attire la préférence des naturalistes, mais Cullmann, Slik ou Velbon proposent aussi des produits intéressants.
Lorsque l’on décide d’acquérir une longue-vue, c’est que l’on souhaite vraiment accéder à l’échelon supérieur de l’ornitho de terrain. Sous peine d’être rapidement déçu par les performances de son équipement, mieux vaut directement choisir la qualité, même si elle coûte plus cher (une bonne longue-vue, c’est pour la vie !).
En effet, une image terne, sans relief, aux bords déformés, aux teintes altérées, ou des vibrations continuelles, constitueront un obstacle infranchissable vers ce qui est votre objectif : observer des animaux lointains, en découvrir tous les détails, pouvoir les identifier et les admirer à loisir.
Avec un budget limité, le plus judicieux est d’acquérir un outil d’occasion provenant d’une grande marque. Les revues de sociétés ornithologiques comme AVES (B) ou LPO (F) diffusent régulièrement des petites annonces à ce sujet. Suite à l’engouement croissant pour l’observation des oiseaux, le marché voit apparaître de plus en plus de marques et de modèles de longues-vues, dont beaucoup tentent de séduire par le design, le prix, ou une réputation acquise dans d’autres domaines (essentiellement la photo). Prudence donc !
Si vous n'êtes pas très informé en la matière, il est recommandable de vous adresser à un spécialiste comme TopOptics ou à AVES.
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